Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Parents d'élèves de l'école Joliot Curie 93150 - liste d'union
Archives
30 janvier 2013

Mario RAMOS 1958-2012

 

Mario Ramos, figure de la littérature jeunesse

EXTRAIT DE Le Monde.fr | 21.12.2012 à 15h18 • Mis à jour le 21.12.2012 à 17h07

Dessin de Mario ramos

 Auteur et illustrateur plébiscité par le jeune public pour lequel il composa plus d'une trentaine d'albums, Mario Ramos est mort le dimanche 16 décembre à l'âge de 54 ans.

Né à Bruxelles le 7 novembre 1958, d'un père portugais et d'une mère belge, Mario Ramos est dès l'enfance tout entier tourné vers le dessin, les siens dont il couvre la moindre feuille de papier et ceux des autres, illustres ou anonymes (" le dessin m'a toujours aidé à vivre ", confiait-il sur son site). Fasciné par le personnage de Charlot et l'évidence simple de Tintin, il s'inscrit tout naturellement à l'Ecole de La Cambre, l'Ecole nationale supérieure d'Architecture et des Arts Visuels de Bruxelles, fondée en 1926 par l'architecte et pédagogue Henry Van de Velde, sous l'appellation d'Institut supérieur des arts décoratifs.

" DEUX PAPAS " : UNGERER ET STEINBERG

Dans l'atelier de communication graphique de Luc Van Malderen, le jeune Ramos découvre le travail de ceux qu'il tient très vite pour " ses deux papas ", le Strasbourgeois Tomi Ungerer et l'Américain Saul Steinberg. S'il s'essaie d'abord au travail publicitaire, quand il entre dans la vie active dès 1983, couvertures, affiches et dessins de presse, très vite Mario Ramos est rattrapé par le besoin de raconter en images.

Illustrant des Contes et récits de Tolstoï (1986), puis Zéro, du contemporain Charles Prayez (1987), tous deux parus chez l'éditeur bruxellois Marc Bombaert. Le saut dans le monde de la jeunesse, il l'opère en illustrant Rascal – Djabibi (1992), Ourson (1993), Novembre au printemps (1994) – et Andréa Nève – Le Dernier voyage (1994), tous parus chez Pastel, le bureau belge de l'Ecole des loisirs, qui va rester l'éditeur exclusif de Ramos. Mais dès 1995, le jeune illustrateur ose imposer son univers, signant désormais seul ses albums.

LES QUESTIONS QUI DÉRANGENT

Avec Le Monde à l'envers, fable facétieuse qui est aussi une leçon de tolérance et d'acceptation des différences, le ton est donné. Surprendre, faire rire, et réfléchir. Le trait sera toujours simple, le dessin sobre, éminemment lisible. Comme chez Charles M. Schulz, dont les " Peanuts " sont pour Mario Ramos la référence ultime. A de rares exceptions près (Emily et Alligator [2007] notamment), les personnages sont des animaux. Comme dans la tradition médiévale ou celle des fabulistes, Esope comme La Fontaine. Une précaution pour préserver l'enfant, qui bénéficie ainsi d'une distance quand le sujet est grave, trop oppressant.

Car Ramos n'hésite jamais à exposer les questions qui dérangent sous des dehors volontiers malicieux : tels ces cochons féroces face à un loup pitoyable... (Un monde de cochons [2005]). Les difficultés de l'intégration à quelque groupe que ce soit, les enjeux de pouvoir et les phénomènes de bandes, tout est passé au crible de l'humour pour " apprivoiser les petites misères et les grands chagrins ", comme le diagnostique avec émotion son confrère et ami François Place, rendant un bel hommage à l'artiste si tôt disparu.

SUCCÈS PHÉNOMÉNAL

Au fil des ans et des albums, Mario Ramos est revenu interroger les contes traditionnels, les revisitant avec finesse. Ainsi le Petit chaperon rouge, qui apparaît dans Le Code de la route (2010), Le Plus malin (2011) et Mon ballon (2012)... Une façon de revenir aux sources. Une obsession réelle pour cet artiste exigeant conscient de la responsabilité qui lui incombait, amplifiée par son succès phénoménal.

Traduit dans plus d'une vingtaine de langues, son travail savait emballer grands et petits. Sans entamer la lucidité de celui qui savait se moquer des fanfaronnades (C'est moi le plus fort [2001] ; C'est moi le plus beau [2006]).

L'œil vif et coquin de Mario Ramos a su nettoyer celui de ses lecteurs. Et si son sourire malin qui commentait en silence le tour qu'il venait de jouer manquera à celles et ceux qui l'ont croisé, dans les ateliers qu'il animait comme dans les salons de littératures jeunesse où il faisait le show, restent ses livres, adressés à tous et résolument humains. Sans encombrement moraliste ni lourdeur didactique. Simplement justes.

Philippe-Jean Catinchi - Le Monde

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Publicité
Commentaires
Parents d'élèves de l'école Joliot Curie 93150 - liste d'union
Publicité
Newsletter
Publicité